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Devant la féminisation du phénomène migratoire au Sénégal : 
Le Germ invite à une réflexion sur la protection sociale des migrantes


(Correspondance) – A en croire les responsables du Groupe d’études et de recherches sur les migrations (Germ), à la date du 31 mars 2007, il a été dénombré près de 110 mille Sénégalais vivant en Espagne. Parmi ceux-ci, un nombre important de femmes. Représentante du Centre de recherches pour le développement international (Crdi), Ramata Thioune de préciser que ‘ces dernières années, les femmes sont parties surtout pour des raisons économiques. Des études faites à différents niveaux ont permis de savoir que plus de 50 % des populations sénégalaises migrantes sont des femmes’. 
La traversée du grand bleu et son cortége de malheurs ayant permis d’en entrevoir les signes avant-coureurs, l’émigration dite légale, lancée par les gouvernements espagnols et sénégalais a définitivement ouvert la voie à la gente féminine. Sur place, on les retrouve essentiellement dans les activités agricoles comme la cueillette des fraises. Elles montrent aussi leur savoir-faire dans des métiers comme le nettoiement, la restauration, la coiffure, etc. 
Vu le contexte, plancher sur la protection sociale des femmes sénégalaises évoluant dans les activités agricoles et les services particuliers en Espagne paraît logique. D’autant plus que, bien souvent, au Sénégal, on est très peu informé sur les conditions dans lesquelles se démènent les ressortissantes parties chercher fortune en Europe. Et l’Espagne, destination privilégiée des migrants sénégalais ne présenterait pas toujours toutes les garanties de protection requises, selon certaines sources ayant séjourné dans la Péninsule Ibérique. 
Cette initiative du Pr Aly Tandian porte, à coup sûr, les germes de lendemains enchanteurs pour les populations migrantes sénégalaises. Les pouvoirs publics, par la voix de la directrice de la recherche scientifique sont intéressées par les conclusions de ces recherches, lancées mercredi à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, pour recadrer sa politique dans ce domaine. Le Pr Ndèye Arame Boye Faye de se réjouir que les chercheurs s’attardent sur cette problématique réelle au niveau mondial, pour le cerner dans toute sa complexité. 
Dans son sillage, le Recteur de l’Ugb, le Pr Mary Teuw Niane a fait noter que ‘la question de la migration est d’autant plus sensible que sa perception est naturellement différente selon l’angle où on se situe. Pour certains, la migration s’assimile à l’immigration illégale et les migrants restent perçus comme des intrus ou comme des citoyens de seconde zone. Pour d’autres, la migration est devenue une composante essentielle, inévitable et potentiellement bénéfique en termes de vie économique et sociale’, a-t-il annoncé. 
Gabriel BARBIER