Université Gaston Berger de Saint-Louis

Groupe d’Etudes & de Recherches sur les Migrations

& Faits de Sociétés

Séminaire international

Appel à communication

 

 “Hydrocarbures : Quels territoires ?

 Quelles politiques ?

Mercredi 15 mars 2017

9H00 – 17H00

Salle des Actes. Rectorat.

Université Gaston Berger. Saint-Louis, Sénégal.

 

Justification et contexte

Le secteur des hydrocarbures en Afrique joue un rôle décisif dans l’économie et le développement du continent. Son poids économique et son influence vont se consolider à l’avenir, notamment en Afrique de l’Est et de l’Ouest, où de nouveaux gisements onshore et offshore ont été découverts nouvellement. Ces gisements contribuent significativement au développement de ces territoires en attirant manifestement de nouveaux investisseurs. Ces découvertes vont changer le regard du monde économique vis-à-vis de ces territoires et de l’Afrique de manière globale, qui apparaît désormais comme un acteur de stature mondiale des secteurs pétrolier et gazier.

En effet, si la croissance et l’investissement sont au rendez-vous, les enjeux réglementaires et en termes de fraude restent importants car l’évolution du cadre réglementaire apparaît comme une des clés pour le développement du secteur. En outre, l’insuffisance des infrastructures est également l’un des principaux défis.

De cette situation, les problématiques fiscales sont en conséquence semblent devenir une préoccupation pour les entreprises des secteurs pétrolier et gazier à travers le continent africain, en raison du risque de hausse des charges financières pour les entreprises, dû aux changements de réglementations fiscales.

Faut-il alors soutenir une malédiction sociale, environnementale, économique, urbaine, etc. et un enjeu politique face à l’exploitation des hydrocarbures ?

S’agissant des questions de redistribution, soit les revenus pétroliers sont accaparés par une minorité, et alors les inégalités explosent, soit ils sont généreusement répandus pour des motifs de paix sociale. En conséquence, et plus généralement, le pétrole a des conséquences politiques négatives car en réduisant le besoin de lever des impôts il réduit l’exigence d’un droit de regard : les citoyens sont moins concernés par une mauvaise utilisation de l’argent public s’ils n’ont pas été mis à contribution pour le fournir.

Les principaux enjeux identifiés au niveau des secteurs pétrolier et gazier sont un cadre réglementaire incertain à cause des risques de fraude et de la faiblesse des infrastructures de qualité.

En Afrique, d’aucuns soutiennent que seuls les Etats de droit parviennent à faire du pétrole une véritable chance parce que leurs institutions sont ouvertes au secteur privé et aux contre-pouvoirs : démocratie, respect des droits de propriété, contrôle des finances publiques, gouvernance sobre et justice sociale.

 

Une société civile bien informée et des politiques clairvoyants sont-ils la clé du succès ?

Les hydrocarbures ne devraient plus être une malédiction à condition que leur utilisation réponde à des règles de gestion claires, tant sur le plan de la négociation des contrats, de l’attribution des concessions que sur le plan macroéconomique, ou encore celui plus politique de gestion des recettes qui en découlent. La diversification politique peut y contribuer grandement en améliorant les institutions du pays, la confiance des populations locales en leur avenir et en diminuant le caractère rentier du régime.

De diverses expériences, au Sénégal, le Président de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives suggère l’adoption d’un code pétrolier, d’un code des investissements et d’un code des impôts « attractif pour les investisseurs mais rentable et intéressant pour l’économie nationale. Il faudra avoir de bonnes lois, de bons contrats pour que s’il y a des négociations avec de grandes multinationales, la partie nationale ait de l’expertise pointue pour pouvoir défendre son pays »[1]

Les principaux enjeux identifiés par les acteurs du secteur pétrolier et gazier sont un cadre réglementaire incertain, les risques de fraude, les questions urbaines, la faiblesse des infrastructures de qualité, les risques sanitaires et environnementaux, etc.

A ce titre, dans divers pays africains, l’exploitation pétrolière a un effet démolisseur sur la vie des populations locales en raison des pollutions qu’elle induit. A titre d’exemple et de rappel, sur le plan sanitaire une négligente exploitation des hydrocarbures peut occasionner des effets respiratoires ou cardiovasculaires tels qu’une augmentation de la morbidité cardio-vasculaire, une incidence sur la mortalité à long terme par effets mutagènes et cancérigènes, etc. L’exploitation des hydrocarbures peut également entraîner des inégalités économiques avec des exclusions sociales, des transformations urbaines d’envergures, etc.

 

Faut-il alors s’attendre à une pétro-urbanisation au niveau de certaines villes sénégalaises ?

Pour toutes ces raisons, l’exploitation des hydrocarbures exige une véritable politique des territoires, à savoir, une politique qui vise à réduire les écarts de développement au sein des villes, à restaurer l’égalité républicaine dans les quartiers défavorisés et à améliorer les conditions de vie de leurs habitants.

Pour répondre au cumul de difficultés qui touchent ces territoires, la politique de la ville mobilise l’ensemble des politiques de droit commun et des services publics, et dispose de moyens d’intervention spécifiques. Il s’agit de répondre au cumul de difficultés qui touchent ces territoires, la politique de la ville recouvre une grande diversité d’interventions qui complètent les autres politiques publiques (éducation, logement, action sociale, etc.). Elle requiert l’appui de tous les acteurs concernés pour agir sur tous les leviers : éducation, développement social et culturel, revitalisation économique, emploi, renouvellement urbain et amélioration du cadre de vie, sécurité, citoyenneté et prévention de la délinquance, santé, etc.

A partir de ce constat, le GERM & Faits de Sociétés avec le parrainage de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis organise un séminaire international sur Hydrocarbures : Quels territoires ? Quelles politiques ?

Cette rencontre porte un regard sur l’exploitation des hydrocarbures en préservant l’environnement mais également en prenant en compte la bonne santé des populations, leur éducation, leur sécurité, les questions de la citoyenneté, la prévention de la délinquance, le développement social et culturel, la revitalisation économique, l’emploi, les questions urbaines avec l’amélioration du cadre de vie, etc. Pour cette raison, la rencontre fait appel aux intervenants nationaux et internationaux : juristes, politistes, politologues, médecins, urbanistes, sociologues, acteurs de l’industrie gazière et pétrolière, etc.

Cette rencontre souhaite mobiliser des universitaires aux profils différents, pour réfléchir sur les enseignements à enrichir ou à mettre en place afin de répondre avec efficience aux besoins de l’exploitation des hydrocarbures au Sénégal suite aux récentes découvertes du gaz et du pétrole. Le séminaire international souhaite voir participer des acteurs politiques : de l’Assemblée Nationale, du Conseil Economique, Social et Environnemental, du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, des Conseillers régionaux, des membres des Collectivités locales, etc.

Avec la participation des différents acteurs, les débats scientifiques, environnementaux et sociétaux seront fort passionnants car les échanges vont jeter un regard sur l’exploitation et l’utilisation des hydrocarbures sous l’angle du développement durable.

La contribution des Organisations de la Société Civile à cette rencontre pourrait enrichir les échanges en informant davantage les populations sur l’impact environnemental de l’exploitation des ressources naturelles et de l’obligation de consultation de ces mêmes populations pour leur délocalisation.

Le séminaire international sera une opportunité de repenser les modes de production, de gestion et de consommation selon une perspective « cycle de vie ». En ce sens, la participation d’acteurs du secteur privé et de partenaires étrangers (fondations, ambassades, etc.) est vivement encouragée. 

DOSSIER TECHNIQUE

 

1.     Organisateur

Groupe d’Etudes et de Recherches sur les Migrations & Faits de Sociétés

Université Gaston Berger Saint-Louis, Sénégal.

BP 5751 Saint-Louis | P. +221.77.440.52.68 | E. germ@germ.sn |S. www.germ.sn

 

2.   Remarques pratiques

Cette conférence organisée par le GERM & Faits de Sociétés de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis privilégie une perspective pluridisciplinaire qui tiendra compte des connexions et des complémentarités entre la sociologie, l’économie, l’anthropologie, la science politique, la démographie, le droit, l’histoire, la géographie et autres champs de recherche sur les hydrocarbures. Toute proposition de communication s’intéressant aux questions de méthodologie est bienvenue, dans une perspective tant quantitative que qualitative : dispositifs d’enquête, protocoles de recueil et de traitement de données, modèles analytiques, éthique et déontologie de la recherche, etc. en rapport avec les hydrocarbures.

Le GERM & Faits de Sociétés invite les candidat-E-s à soumettre leur proposition de communication, en fichier attaché format Word, d’une page et une brève biographie à l’adresse électronique germ@germ.sn avant le 20 février 2017 (Times New Roman, taille 12, interligne simple). Un avis de réception sera transmis dès réception de la proposition. Les notifications d’acceptation seront envoyées après examen du proposal par le comité scientifique avant le 20 février 2017. Le texte complet de la communication d’une taille maximum de 20.000 signes est à déposer avant le 25 février 2017.

 

Comité scientifique

Prof. Aly TANDIAN – Université Gaston Berger. Saint-Louis (responsable scientifique) Mariama BADJI – Université Complutense. Madrid – Dr. Ibrahima BAO – Université Gaston Berger. Saint-Louis – Dr. Oumoul Khairy COULIBALY – GERM & Faits de Sociétés. Saint-Louis – Boubacar BA, Ph.D.Université Gaston Berger. Saint-Louis – Abdou DIA – Consultant – Mamadou Ndongo DIME, Ph.D. – Université Gaston Berger. Saint-Louis – Dr. Adrien DIOH –  Université Gaston Berger. Saint-Louis – Abdoulaye KANE, Ph.D. – Université de la Floride. USA – Fallou NGOM Ph.D. – Université de Boston. USA – Dr. Papa SAKHO – Université Cheikh Anta Diop. Dakar – Maguèye SECK Ph.D. – Curry College. USA – Dr. Serigne Mansour TALL – ONU Habitat. Dakar. Espagne – Ababacar THIAKH – CREA Barcelone. Espagne.

Contacts

Groupe d’Etudes et de Recherches sur les Migrations & Faits de Sociétés.

Université Gaston Berger de Saint-Louis. Sénégal.

BP 5751 Saint-Louis | P. +221.77.440.52.68 | E. germ@germ.sn |S. www.germ.sn



[1] Source : Seneweb.com | le 01 septembre, 2016 à 10 : 09 : 20 |